Entretien avec Jean-Christophe Boucly

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Nouvel auteur, Jean-Christophe Boucly vient de signer son premier opus aux Éditions de la Tarente intitulé Les disciples de Maître Philippe. Ce professeur de lettres modernes, docteur de l’École Pratique des Hautes Études (Université Paris Sciences et Lettres), a orienté ses recherches vers l’histoire de l’ésotérisme chrétien en France. L'ouvrage que nous publions est issu de la thèse qu’il a réalisée sous la direction de Jean-Pierre Brach, directeur d’études émérite de la chaire d’histoire des courants ésotériques dans l’Europe moderne et contemporaine à l’E.P.H.E.


Voilà un personnage, Maître Philippe, qui a donné lieu à une importante littérature, mais ce livre l’aborde sous un angle original. Mais qui sont ces disciples et comment avez-vous fait leur connaissance ?


En effet, ce livre n’est pas une monographie sur le Maître Philippe mais une présentation de ses principaux disciples, de leur vie, de leurs œuvres et de leurs doctrines. Il était indispensable de consacrer une partie de mon travail au thaumaturge lyonnais dans la mesure où la présentation de cette personnalité permettait une meilleure compréhension de ses disciples. Particulièrement intéressé par l’occultisme français et par l’ésotérisme chrétien en particulier, j’ai découvert Paul Sédir, après Flammarion, Papus, Péladan et d’autres. Ce sont les Conférences sur l’Évangile de Sédir qui m’ont fait découvrir cette mystique et cet ésotérisme chrétien au sein de la mouvance occultiste française. Je suis donc arrivé à Philippe par Sédir.


Parmi ces hommes de désir, il y en un, et pas n’importe lequel, qui n’y figurera pas, pourquoi ?


Vous voulez sans doute parler de Papus. Mon livre l’évoque souvent, c’est inévitable. Mais il n’était pas possible de lui consacrer une partie du livre, pour une raison assez simple  : Papus ne pouvait tenir dans un ou deux chapitres, il mérite sa propre monographie, qui reste à faire.


Que représente Maître Philippe pour vous ?


Je n’ai jamais vraiment cherché à me représenter le Maître Philippe, m’intéressant davantage aux représentations que les disciples ont pu parfois contribuer à faire de lui. Il m’est cependant très vite apparu qu’il y a un Philippe de l’histoire, que des sources diverses permettent d’approcher, et un Philippe de la foi dont les représentations varient d’un disciple à l’autre. Mon livre présente d’une part ce Philippe de l’histoire mais il donne aussi une place importante aux représentations religieuses du Philippe de la foi.


Ce livre est le fruit d’une importante recherche et de plusieurs années de travail qui vous ont mené à une thèse que vous avez présentée à l’École Pratique des Hautes Études (Sorbonne). Vous êtes enseignant. Qu’est-ce qui vous a poussé à débuter ce travail de recherche sous la direction de Jean-Pierre Brach ?


J’ai d’abord été auditeur libre de l’E.P.H.E. et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Jean-Pierre Brach. J’ai ensuite réalisé un D.E.A., sous sa direction, la thèse a suivi, naturellement. À cette époque, je commençais ma carrière d’enseignant. J’ai donc accompli mon travail de recherche tout en travaillant, ce qui n’a pas toujours été simple. Mais, ce qui m’a conduit à commencer ce travail, c’est aussi ce qui m’a permis de le terminer  : la certitude de trouver dans mes recherches, quelque chose de ce que Jean-Pierre Laurant nomme «  Le Regard ésotérique  », et donc une conception du monde qui sorte des sentiers battus, une pensée «  à la marge  » qui est à mon avis trop dénigrée et trop méprisée. Ensuite il m’est venu une autre raison de mener à bien ce travail  : contribuer à mieux faire connaître ces doctrines et leurs auteurs. Ajouter une pierre à l’édifice, je l’ai aussi vécu comme une sorte de mission. En somme, écrire pour les lecteurs d’aujourd’hui et de demain un livre qui apporte quelques lumières sur des penseurs et des créateurs qui méritent d’être connus.

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