En quête de lumière
Aussi loin qu'il se souvienne, Thierry Gil a toujours dessiné. Il y a quelques années, il abandonnait ses craies d'art à l'huile pour les « outils » d'une palette numérique, ses « instruments » comme il les appelle, chacune de ses œuvres étant une petite musique en écriture. Une petite musique susurrée à nos oreilles dont la dimension spirituelle ne nous a pas échappée. Peu disert sur son travail – il préfère laisser libre cours à l'interprétation de chacun - il a cependant répondu à nos questions.
La Tarente : Peut-on dire que vos œuvres sont ésotériques ?
Oui, d'une certaine manière. Non pas quelles soient impénétrables et réservées à des initiés, bien au contraire. J'ai l'espoir de toucher les cœurs, de créer une émotion. C'est une sorte d'alchimie intérieure. Je ne fourni aucun itinéraire, aucune mode d'emploi. Chacun y découvrira, je l'espère, sa propre vérité, ne serait-ce qu'un fragment. Je me souviens d'une voie de chemin de fer qui traversait la campagne normande à proximité de notre maison. Enfant, j'aimais marcher le long de cette voie qui se fondait à l'horizon. C'était à la fois fascinant et effrayant de ne pas savoir où elle menait et jusqu'où je pouvais aller sans rebrousser chemin. Et bien je vois mon travail artistique un peu de la même manière. C'est un chemin introspectif dont je possède la clef mais dont la destination m'est inconnue.
La Tarente : Transverbération, Opus Dei, Révélation... ces œuvres semblent puiser à la même source. Ont-elles un lien avec le sacré ?
Il y a quelque chose de magique dans la figure célèbre de Thérèse d'Avila transpercée d'amour. Nous vivons dans un monde qui en manque cruellement. Mes œuvres sont un peu comme des bouteilles jetées à la mer avec des messages destinés au cœur des Hommes. Ma religion est faite d'amour, de fraternité, de respect de la vie, de compassion. Dieu ne s'impose pas, il se révèle à chacun d'entre nous, à chacun de nos pas, à chacun de nos actes, si on sait regarder.